La relation amoureuse,une voie d’évolution

La relation de couple, une voie d’évolution.

La relation amoureuse est l’une des expériences les plus puissantes que notre âme vient vivre en s’incarnant. Elle  lui offre la possibilité de se transformer, de se purifier, autant que l’on s’y engage de tout cœur et en toute  humilité, car où l’orgueil fait son nid, la haine et la peur chantent ses louanges. 

L’orgueil est le souffre de nombreuses relations amoureuses tant que nous n’acceptons pas de reconnaître que l’amour nait d’une action et pas seulement de la magie  d’un sentiment ou d’une émotion comme on tend à y croire.
 Il se manifeste et perdure, quand nous nous y engageons sur le  plan  physique, émotionnel,  psychique , spirituel, intellectuel.
Tout de nous est concerné dans la  relation et tous ces différents plans ont besoin d’être nourris et reliés pour que la relation puisse s’épanouir.

Comme une plante a besoin d’être arrosée pour pousser et  donner ses fruits, avant de  retourner au repos, la façon et la qualité dont nous créons nos relations ont besoin d’attention pour grandir et se transformer au fils des mois, des années. 
Elles sont soumises aux mêmes lois naturelles des cycles de vie et de mort. Ce qui nous convenait hier et faisait notre bonheur ne nous convient plus aujourd’hui, non que nous soyons lassés mais notre âme ayant fait une certaine forme d’expérience, à besoin d’en faire de nouvelles pour s’ouvrir à  d’autres niveaux de conscience.
L’ancienne manière de fonctionner à l’intérieur du couple n’étant plus adaptée, les tensions s’invitent.

C’est la période du deuil, non de la relation mais de la manière d’être relier, de son rythme et de son contenu.
Cette période de deuil nécessite une période de repos, d’introspection, pour que notre « peau » se reconstruise, pour créer de nouveaux codes,  projets, de nouvelles manières de communiquer, d’agir, d’aimer, pour que le discernement et la paix puissent remplacer un trop plein de tensions et de chaos.
Comme à l’été succède l’automne puis l’hiver, nos relations sont soumises à notre climat intérieur, à nos processus intérieurs.

Nous avons le choix alors, soit de résister au changement, et de nous accrocher à ce que l’on connaît déjà même si ce « déjà  » n’a plus de goût, ou,  de nous engager à entrer dans nos processus de transformation, afin de mourrir à la forme orientée par l’ego,  pour accueillir la conscience dans la forme, le mouvement de la vie et faire place au nouveau.

Ce nouveau, peut être une nouvelle relation quand une des deux personnes ou les deux bloquent le processus de croissance, ou un nouvel engagement dans le couple existant, en conscience, dans le respect des différences de chacun.

Pour que la relation de couple reste vivante,  il est nécessaire que chaque personne nourrisse son bout de relation, c’est à dire s’autorise et nourrisse une relation intime avec elle et accepte d’être transformer et de se confronter à ses ombres.
Si les remises en questions sont inévitables elles ne rabaissent  en rien notre intégrité mais remettent du mouvement aux endroits de notre vie qui en ont besoin.
 C’est en cela que l’orgueil n’a pas de place dans une relation amoureuse vivante mais prend racine dans une relation où le rapport de force domine, où l’un doit changer pour répondre aux attentes de l’autre, et dans laquelle chacun s’accroche à ses certitudes et croyances infantiles de toute puissance. 

Cette manière d’être en relation crée des formes de dépendance où chaque personne déplace ses affects à l’extérieur, dans l’espoir inconscient, que l’autre va reconnaître et répondre à son  besoin de perfection et, que si elle nous aime, nous n’avons pas à souffrir ni  à faire des choix qui nous engage à créer, en tant qu’adulte , nos vies tel que nous le souhaitons.
En restant attachés à cette croyance, nous remettons nos pouvoirs et la responsabilité de notre épanouissement dans les mains de l’autre. Nous n’avons pas non plus  à faire l’effort d’apprendre à reconnaître nos besoins, d’apprendre à  tisser une  relation intime, d’apprendre à être des créateurs.

L’apprentissage n’est pas réservé à l’enfance, aux facultés mentales et émotionnelles que l’on développe au sein de la famille, à l’école ou sur les bancs de la faculté. Il  prévaut à chaque instant de notre vie,  dans  tous les domaines.
 Faire du lien, dans tout ce qui constitue le vivant est une attention Sensible et consciente qui nous transforme en profondeur, et nous donne l’occasion d’expérimenter la vie dans toute sa diversité. 

Il peut paraître plus facile de vivre nos relations sans tenir compte de ce qui  sous-tend notre action et notre responsabilité dans  le degré de notre  engagement. 
Cependant, n’étant pas suffisamment nourries pour renaître d’une année sur l’autre comme le font les vivaces, elles s’essoufflent ou périclitent et nous pensons à tort que nous sommes la proie d’un mauvais sort.
Dans la relation amoureuse, l’autre me tend un miroir de mon théâtre intérieur.
Si je n’ai pas appris à transformer mes blessures et à m’aimer, l’autre  me renvoie que je ne mérite pas d’attention, de respect, que mes besoins n’ont pas besoin d’être comblés.

Ce que je ne me donne pas,  l’autre ne me le donne pas.
Ce que je ne m’autorise pas à recevoir, personne ne peut me le donner et je ne peux le donner. Les échanges dans la relation restent alors superficiels et peu nourrissants.

Il y a autant de degrés d’enracinement au fil de notre croissance personnelle que d’engagement au développement de notre être, qui font le terreau de la qualité de la relation à nous-mêmes, et par extension à la qualité de notre relation à l’autre, aux autres.

Apprendre à re-connaître, à re-naitre et à mourrir au rythme de nos processus intérieurs, apprendre à donner et à recevoir, apprendre à prendre soin de soi, à faire des choix, à s’engager n’a pas d’âge.
Il  n’est jamais trop tard pour faire le chemin vers soi et vers l’autre, pour accomplir notre humanité, pour nous confronter aux paradoxes que cela engendre et faire  fusionner  en nous la vie et la mort.

Carole Mazzoni, canalsouffle.com

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